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révolutions perpétuelles de cet empire Mirmidon, quelques artisans avaient été tellement choqués de la nouvelle administration, qu’ils quitterent la république et vinrent s’établir près de Waterford, où ils obtinrent la permission de se bâtir une ville, aux frais de la quelle le gouvernement même contribua : ils demandèrent ensuite des priviléges qui les auraient presque mis dans la même situation que sur le continent, afin de se procurer le plaisir d’avoir de temps-en-temps, quelques petites prises d’armes ! . . . c’était des amis assez turbulens, que l’Irlande aurait eù là ; mais aussi leur industrie aurait pu lui être utile : pendant la discussion de ces articles, ils apprirent qu’une nouvelle révolution venait de s’opérer à Genève et que leurs amis étaient les maitres : ils abandonnerent sur-le champ leur nouvelle ville et se rendirent bien vite où ils espéraient avoir bientôt le bonheur de faire une prise d’armes.

Le gouvernement cependant, crut devoir profiter des bâtimens, que les Génevois avaient laissés derriere eux : il en fit une caserne considérable, que sa situation isolée doit rendre pour les officiers surtout une habitation assez désagréable.

Allant encore plus au sud, je m’arrêtai à Tramore, qui est un des endroits les plus renommés d’Irlande par les oisifs qui s’y rassemblent pour se baigner dans la mer. On y trouve pendant l’été une compagnie tres nombreuse et une tranquillité engageante ; le sable est charmant pour les baigneurs, mais pas pour les vaisseaux qui, s’ils ont le malheur d’y être jettés par le vent, sont perdus sans ressource.