Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

priait d’accépter un billet de banque de vingt guinées, comme une marque de sa reconnaissance : il reçut aussi une autre lettre que j’ai vu, d’un officier Anglais nommé Yescombe, qui assurait sur sa tête, une pension de 24 livres sterlings par an, jusqu’à ce qu’il put retourner dans ses propriétés et lui paya, le premier quartier d’avance. Au récit de pareils traits le cœur se dilate, on est joyeux, de trouver un homme reconnaissant et bienveillant, sans le fatras de beau language des bienfaiteurs ordinaires, qui souvent s’en tiennent à leur rhétorique, parce qu’elle fait parler d’eux, autant et peutêtre plus, que le bienfait lui-même.


  • J’ai connu une famille de ce nom à Sterling en Écosse dont je savais qu’un a été prisonnier en France et a eu beaucoup de peine à en sortir.. cela m’a fait beauoup de plaisir, de savoir que c’était lui.


J’ai tant trouvé de ces aimables messieurs et j’en ai si souvent été la dupe, que je suis presque tenté de traiter du haut-en-bas, un homme qui m’offre sa protéction. Un jour même, un homme de cette trempe me faisait de belles offres de service aux-quelles je répondais poliment et assez froidement ; mais me dit il, vous ne paraissez pas croire ce que je vous dis ? après quelques momens de tergiversation, comme il insistait, " non en vérité " lui répondis je, " je n’en crois rien ! "... " coment vous n’en croyez rien ? ".... " si vous me rendez, " lui dis je, " les services dont vous me parlez, j’en serai tres reconnaissant, si comme beaucoup d’autres, vous ne pensez plus à moi, lorsque vous m’aurez perdu de vue, permettez moi de m’y attendre et de ne pas m’en affliger. "

Pendant que j’étais à Wexford, un corsaire républicain eut l’impudence de se mettre à l’entrée de la baye et de faire contribuer les vaisseaux qui en sortaient ; il sut trouver