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loix de l’établissement comme on l’appelle, c’est à dire de la réligion établie. Des réclamation, les paysans vinrent aux menaces et des menaces, à leur éxécutions ; ils s’assemblerent la nuit en grand nombre dans certains quartiers de l’Irlande et pour se reconnaitre mirent leurs chemises pardessus leurs habits d’ou leur est venu le nom de White Boys, ou garçons blancs : ils couraient ainsi les campagnes, brisaient les portes des ministres et s’ils pouvaient attrapper leur bestiaux, ils leur coupaient la queue et les oreilles. Ils n’insultaient cependant personne autre, et le voyageur pouvait en toute sureté passer au milieu d’eux ; pour ces différentes offences les magistrats du comté de Wexford en arrrêterent une vingtaine et les mirent dans la prison de la ville. Leurs camarades demanderent leur délivrance et ne purent l’obtenir. Ils menacerent alors de venir les délivrer de force, et s’avancerent sur la ville, au nombre de deux ou trois mille ; il n’y avait alors presque point de troupes à Wexford : tout ce qu’on put rassembler, ne montait pas à plus de cent où cent cinquante soldats, que l’on fit marcher au devant d’eux.

En se rendant à la ville, les White Boys arrêterent un officier qu’ils trouverent sur le chemin, et firent dire au Maire, que cet officier répondrait sur sa tête de la sureté de leur camarades. Cela causa beaucoup d’inquiétude à Wexford : l’on craignait avec quelque apparence de raison qu’ils ne missent leur menace à éxécution. Le major de la place s’avança imprudement loin de sa troupe pour leur parler et après quelques discussions assez vives, il reçut un coup de faux au milieu du corps, qui le fit tomber roide mort.