de ces premiers suivans de Strongbow, ils ne se sont jamais mêlés avec les Irlandais, ils parlent encore un language singulier, qui a plus de rapport au Flamand qu’à l’Anglais moderne. Ils suivent aussi leur manière et se marient entre eux. Leur maisons semblent plus propres et plus commodes que celle des autres habitans, et ils sont aussi plus propres pour leur personne et semblent en tout une éspéce différente.
Dans le mois de Juillet 1793, les White boys éssuyerent ici une déroute compléte, et depuis ce moment ils ne se sont pas montrés. Comme on en a beaucoup parlé, je crois devoir donner quelques détails sur leur éxistence. Dans tous les pays du monde, le paysan ne paye la dixme, qu’avec beaucoup de peine : elle est regardée partout, comme un impôt onéreux et tres nuisible à la culture de la terre, car le laboureur est obligé de la payer, sur le produit de son industrie. Elle parait en Irlande plus véxatoire que partout ailleurs, car la tres grande masse du peuple étant catholique, il leur semble dùr, d’être obligé de maintenir un ministre qui souvent est le seul protestant de sa paroisse, et éxige ses droits à la rigueur. En outre de la dixme ordinaire, il a droit presque par toute l’Irlande au dixième du lait de la vache, au dixieme des œufs et des légumes du jardin ; on sent aisément, que ces conditions sont bien séveres, lorsque le ministre exige ses droits en nature, et surtout lorsqu’on réfléchit qu’il faut encore que ces pauvres misérables, fournissent à la subsistance de leur propres prêtres : ils ont souvent fait des réclamations à ce sujet, auxquelles on ne pouvait gueres faire droit, sans renverser les