Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contient s’y attache. On use d’un expédient assez ingénieux pour renouveller l’air au fond de la mine : on a détourné le cours d’un petit ruisseau, que l’on fait tomber dans l’ouverture sur des fagôts d’épine : l’eau tombe en pluie et forme un courant d’air.

La mine d’or qui a fait tant de bruit à la fin de 1795 n’est qu’à six où sept milles à travers les montagnes : il me fallait souvent demander le chemin ; ma demande excitait la plus vive curiosité ; les paysans quittaient leur travaux et avant de me répondre, me faisaient à leur tour mille questions, et s’informaient si on allait y travailler, si le gouvernement m’y avait envoyé & ils me contaient ensuite, coment pierrot avait envoyé ses enfants un dimanche matin après la pluye et qu’ils lui avaient rapporté de l’or pour plus de vingt guinées. Dans des cas pareils, on cite ceux qui trouvent, mais on ne parle pas de ceux qui ont perdu leur temps et même la vie dans leur recherches infructueuses. Il y a plusieurs ouvriers qui ont passé des jours et des nuits à l’ouvrage, sans rien trouver qui put les dédommager de leur peines et qui enfin accablés de fatigues sont revenus dans leur famille le troisième où quatrième jour et y sont morts presque sur le champ.

Il y avait dans mon chemin une rivière assez rapide, avec deux où trois pieds d’eau il fallait la passer à gué, ou faire, quatre où cinq milles : il faisait chaud ; je profitai de l’occasion pour prendre un bain ; un paysan assez bien vêtu, qui causait avec moi de la mine d’or se trouva tellement intérréssé dans cette affaire, que pour avoir le plaisir d’en parler,