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louer pendant mon séjour à Dublin. Le Laurier, l’Arboisier, le Houx et même le Mirthe, sont communs dans cette partie, quoique les fruits y soient assez rares ; le fait est, que pour faire mûrir le fruit, il faut de la chaleur, mais que ces arbres verds en ont moins besoin que d’un climat tempéré en hiver.

C’est dans cette maison que vivait, ce Robert Adair, si fameux dans nombre de chansons en Écosse et en Irlande. J’ai vu son portrait, il est l’aieul de Lord Molesworth, et de Sir Robert Hodson à qui Olly Brook appartient, On m’a conté son histoire de cette maniere. Un Écossais, un maitre ivrogne apparemment, ayant entendu parler des prouesses Bachiques de Robert Adair, vint d’Écosse éxprès pour le défier à la bouteille ; à peine débarqué à Dublin, il demanda à de tout le monde dans son jargon, Ken ye, one Robin Adair, tant qu’à la fin on lui indiqua son homme. Il se rendit chez lui, demanda à lui parler et lui fit part de son projet : Robert Adair était alors à table ; il lui offrit de vuider le différent sur le champ, mais l’Écossais ne voulut rien accepter chez lui et lui dit que tout était prêt à l’auberge de Bray.

Nos deux champions, se rendirent sùr le champ de Bataille, mais après dix bouteilles l’Écossais se laissa tomber sous la table : Robert Adair la dessus, tira la sonnétte, en demanda une onzieme et en présence des garçons se mettant à cheval sur le pauvre Écossais, il l’avalla entièrement sans prendre haleine et se mit a hurler huzza à gorgée déployée.

Quand le bon-homme d’Écosse, eut cuvé son vin, il s’en retourna en ville : son histoire avait fait du bruit, et l’on venait