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encore prendre patience. On ne connait pas le prix d’un bon déjeuner, quand on dort la grasse matinée, mais après une pareille nuit et un souper aussi léger, c’est autre chose.

Mr. Burton Conyngham, était entouré de sa famille et d’une phalange de Chirurgiens, Apothicaires et Médecins : je ne pùs même pas lui parler : tout cela me parut fort étrange pour un rhûme, mais cependant je n’en étais pas autrement inquiet : quand l’homme riche me disais-je, a une égratignure, les gens qui l’entourent prennent un air désolé, et s’il a un rhûme, on appelle la faculté, qui avec gravité, lui fait avaller ses pillules, pour s’acquérir une certaine réputation et pour tâcher de prolonger la bienheureuse toux qui remplit ses poches. J’avais tort cependant, car sa maladie était mortelle.

Il me fallut donc poursuivre mon chemin : traversant les montagnes sauvages, qui semblent couvrir Dublin, après trois ou quatre heures de marche j’arrivai à Enniskerry, où je fus reçu par Mr. Walker, qui a fait de grandes recherches sur les antiquités Irlandaises. Cette petite ville appartient au Lord Powerscourt : son parc et sa maison, sont un des objets de plus grande curiosité près de la Capitale : c’est dans l’enceinte du parc que coule la riviere Dargle, dans la vallée charmante à la quelle elle donne son nom et dont les habitans sont si fiers avec juste raison : c’est aussi dans ce parc, qu’on voit la cascade de Powerscourt que les étrangers, viennent visiter de loin. La masse d’eau n’est pas très considérable et elle ne se détache pas du rocher, mais la cascade est très élevée et ressemble par sa blancheur à la