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guerres, et ce fut avec régret que je me séparai de ce bon humain, dont je n’ai pas la moindre idée, à moins que par quelque chose qu’il m’a dit, je ne puisse le croire aide major à Dublin.

Je n’avais pas trop calculé la distance, quand je quittai la ville, et encore moins l’heure du jour, huit milles disais-je, ce n’est rien : huit milles Irlandais, c’est quelque chose ; il était onze heurs passées, lorsque j’arrivai à la maison où j’avais dessein d’aller : Les portes étaient barricadées et pour comble de malheur, la personne qui m’avait invité n’était pas à la maison, point d’auberges qu’à quatre milles, et en retournant du côté Dublin : retourner quatre milles sur mes pas, morbleu, j’aimerais mieux en faire dix en avant, et je fus en avant : a minuit et demi, je me trouvai dans un village .... tout le monde dormait ; à la fin cependant, j’apperçus de la lumiere dans une cabane : c’était la demeure de pauvres ouvriers qui revenaient de la ville ; je demandai l’hospitalité, on m’offrit ce qu’il y avait dans la maison et je passai la nuit sur un trépied de bois, le dos appuyé contre la muraille. Pour le premier jour, le début n’était pas très agréable, mais enfin, force me fut de prendre patience, il en résulta qu’au matin on n’eut pas besoin de m’éveiller.

Dès le point du jour, tous les animaux qui dormaient pêle-mêle avec leurs maitres, m’apprirent bientôt que le soleil était levé : je sortis de la retraite malheureuse de l’indigence ! Combien cette nuit m’eut été profitable si j’avais toujours été l’enfant chéri de la fortune ! j’engagerais presque