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grand monarque et des rois sans nombre qui composaient sa cour, pourraient faire croire que sa splendeur effaçait celle d’Aléxandre, après la conquête de l’Asie.

En tâchant d’écarter les fables, dont tous les peuples se plaisent à entourer leur origine, il parait qu’à remonter à une époque très recullée, ce pays avait toujours excité l’avidité des étrangers ; les Thuatha d’ha Denan (dont le nom Irlandais signifie les tribus des Danois,) succéderent aux Belges. Les chroniques Irlandaises, rapportent qu’une nation errante venant de la Tartarie, fixa pendant longtemps son séjour en Phénicie, qu’elle envoyat différentes colonies en Égypte et enfin forma une monarchie en Espagne, dans cette partie qui joint la France près des côtes de Galice, et après trois où quatre cents ans de séjour dans ce pays, une armée considérable sous la conduite de Milesius s’embarqua pour les côtes voisines de l’Irlande. Trouvant dans cette isle, le peuple dans un état peu différent de celui de pure nature, elle n’eut pas de peine à le vaincre, en dépit des sortiléges des Tuatha d’ha Denan ; Milesius, établit dans l’Irlande un gouvernement féodal pas très différent de celui qui éxiste encore à present en Allemagne. L’Isle entiere était divisée en quatre et quelques fois en cinq royaumes, qui eux-mêmes étaient subdivisés dans un très grand nombre de principautés. Il parait que les quatre principaux souverains s’étaient réservés le droit d’élire un monarque entre eux, ainsi qu’en Allemagne, où les sept Elécteurs, dont les états sont morcelés en petites principautés, ont le droit d’élire l’empereur, qui est le chef de la constitution Germanique.