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le fond des provinces de la Grande Bretagne, aussi bien que de l’Irlande, la classe mitoyenne ne peut guères espérer de voir un de Messieurs les suivans d’Hippocrate, à moins d’une, ou deux guinées par visite, et encore feraient ils capables de demander si elles sont de poids. Cependant les médecins, se font souvent un devoir, de visiter pour rien les personnes qu’ils savent n’avoir pas le moyen de payer, et l’on trouve dans cette classe des gens tres instruits, et très réspectables.

Il y a aussi des établissemens, afin de faciliter au pauvre le moyen d’avoir justice, mais ces moyens ne peuvent être employés avec décence que par l’homme qui n’a rien du tout, et c’est avec assez de peine que le pauvre plaideur peut à la fin faire entendre sa cause à l’oreille du juge ; il y a des éxemples d’hommes pauvres qui ont obtenu justice prompte, mais ce n’est guères que par le canal de gens riches, qui ont pris leur cause en main, et en ont fait la leur propre.

La classe des avocats, est dans les trois royaumes sur un pied tres respectable, et est composée de gens instruits et de tres bonne famille. Quoique on en dise, les attorneys ne sont pas si diables qu’ils sont noirs, j’en ai trouvé de fort honnêtes et de fort aimables ; cependant on assure, que quand on a quelques affaires avec un d’eux, à Londres aussi bien qu’à Dublin, il faut bien se donner de garde de lui souhaiter le bon jour dans la rue, car ce ferait mis sur le memoire, comme une consultation : il faut dit-on, encore bien moins l’inviter à diner, car en outre de l’abyme immense de son estomac, qu’on aurait beaucoup de peine a remplir, il pourrait arriver