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encouragements et ceux qui les cultivent se voyant meprisés, sont obligés de chercher une terre, qui sache mettre un prix à leur travaux. La seule chose que je voudrais recommander aux Lords qui veulent se ruiner, serait d’employer des choses faites en Irlande ; ce serait vraiment patriotique.

Lorsque l’on scut, que j’étais venu avec l’intention d’écrire les fariboles, dont le lecteur s’occuppe à présent, cela engagea plusieurs personnes à me procurer quelques agréments et m’ouvrit la porte d’établissements, où l’étranger n’avait jamais été admis.

D’autres me firent l’amitié, de me montrer le pot de chambre, au fond duquel on a mis la figure de Mr. Twiss, comme un petit encouragement. Ce Twiss était un Anglais, qui ne manquait pas d’ésprit, mais un Anglais comme on en voit beaucoup, remplis de préjugés en faveur de leur pays et qui regardent tous les autres peuples de la terre, comme des espéces tres inférieures. Après avoir couru toute l’Europe dans ces dispositions, il vint enfin en Irlande et eut l’imprudence de témoigner quelque mécontentement, de ce que les personnes à qui il était recommandé, ne l’invitaient pas plusieurs fois chez elles .... il aurait pu se rappeller que c’est un usage copié de l’Angleterre, où même on vous fait quelques fois l’amitié de vous inviter à la taverne et de vous faire payer votre écot. Cela lui valut quelques réponses un peu séches qui le mortifièrent: il commença la dessus son voyage et éprouva dans les villes, ce que j’y ai éprouvé moi-même, c’est-à-dire une hospitalité trop cérémonieuse ; la personne à qui vous présentez une lettre, vous fait une visite en