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Robespierre, il n’y en avait pas de plus dégoûtantes dans l’univers.

Parmi les personnes à qui j’étais recommandé, il y avait des Généraux et des Médecins, des Evêques et des Curés, des Banquiers et des Auteurs, des Lords et des Professeurs, des Avocats et des Plaideurs. Mr. Burton Conningham fut un de ceux qui m’accueillit le mieux, il eut la bonté de m’encourager dans mon plan : c’était un homme très respectable, ami du bien public et de tout ce qui lui semblait pouvoir être utile à son pays ; je puis en dire du bien sans crainte de passer pour flatteur, car il est mort. Il eut la complaisance de me conduire dans les différentes sociétés de gens de lettre et me fit faire connaissance avec quelques uns deux ; il y en a de très aimables et de très instruits, mais je n’en n’ai pas connu un seul, qui n’eut quelque chose d’original dans sa manière.

Le cabinet d’histoire naturelle pour les pierres, dont Mr. Kirwan prend soin, mérite l’attention du curieux ; On y trouve réuni un assemblage intéressant de toutes les pierres et de tous les minéraux connus. La bibliothéque de Lord Charlemont est un bijou charmant, où l’on voit rassemblé l’élégance et le bon gout.

On croirait, à voir les Irlandais dans les pays étrangers, qu’ils doivent être très galants et qu’ils ne peuvent vivre sans société : les mêmes gens, qui semblent avoir tant de plaisir à courtiser nos dames, ne paraissent pas en avoir du-tout, à voir les leurs exposées à la fleurette. Lorsqu’un Irlandais se présente à la porte d’un Jaques Roastbeef en Angleterre, celui-ci craint sur le champ quelque conspiration contre sa