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même remarquer : en général tous les rapports qui ont donné lieu aux préjugés des Anglais, sont ou faux, ou tres éxagérés.

L’infatuation de l’ancienneté des familles, éxiste certainement mais beaucoup moindre qu’on le dit ; ce sont plus particulièrement les avanturiers qui sortent du pays qui se plaisent à se pavaner et à vous épouvanter de grands noms bien terribles en Mac * et en 0’. Dans le pays on n’y prend point garde. Il est sur que les habitans distinguent encore les anciennes familles Irlandaises d’avec les nouvelles (comme ils les appellent), qui sont, toutes celles venues de l’Angletere même depuis Strongbow, il y a 600 ans et plus ; mais c’est plus comme un ressouvenir de leur indépendance que par orgueil ; ainsi après un si long espace de temps, on voit encore les paysans, dans certains cantons, rendre des devoirs et servir avec cérémonie le représentant de leur ancien Prince. Celui qui parait le plus extraordinaire, c’est Roderic O’Connor, qui est le descendant des Roys de Connaught et du dernier grand Monarque d’Irlande, à l’époque de l’invasion des Anglais en 1171. On m’a assuré que ses domestiques le servaient à genoux et que personne ne s’asseyait devant lui sans sa permission ; quand on lui addresse la parole où qu’on lui ecrit, on doit dire O’Connor tout court, sans qualité ou appellation quelconque : je regrette fort de ne l’avoir pas vu ; j’avais une lettre pour lui, mais je n’ai jamais