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que que je l’aime mieux ; je voudrais que l’on suivit le gout et les usages du pays: qu’on cherchat à les améliorer, mais pas à les détruire : je crois bien sincérement, que ce serait le meilleur moyen, comme le plus court, de les faire se perfectionner. Mais on ne pense qu’à l’Angleterre en tout et pour tout, et je crois que ce n’est pas si bien. Par le moyen d’un canal on compte faire continuer la navigation de la Boyne jusqu’à Trim et ensuite au grand canal d’Irlande, qui doit traverse l’isle de Dublin à Limerick.

Remontant encore les bords pittoresques de la Boyne, je la traversai à un pont à trois où quatre milles pour prendre le chemin de Dublin. On nous représente la paresse sous diverses attitudes, étendue dans un bon lit et couverte de fleurs, &c. je vis dessus ce pont, un modele auquel on n’a j’imagine pas encore pensé, c’était tout simplement un bon Irlandais qui ayant conduit son cheval à l’eau attellé à un car, s’était endormi pendant que le cheval buvait et le pauvre animal n’entendant point la voix de son maitre, était resté au milieu de la riviere sans bouger d’un pas.

Je vis à quelque distance un rath immense que l’on appelle Rathlema : c’est le seul de cette grandeur que j’aye vu, il embrasse une étendue de terrain considérable : il a certainement près d’un mille de tour ; quelques bonnes gens me dirent que dans l’ancien tems c’était la demeure du Roi ; il n’est pas loin du chateau de Fingal, autour duquel les habitans sont réputés être d’anciens Irlandais.

Ne me trouvant pas tres fatigué à neuf milles de Dublin, je demandai s’il n’y avait point d’auberge de là à la ville.