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les Egyptiens, qui conservaient le feu sacré dans des endroits hors de la portée des rayons du soleil.

Le Général Vallancey vient de recevoir des détails d’un officier attaché à la compagnie des indes, et qui a été admis dans l’école des Gentous à Bénarez : ils prouvent évidemment que les conjectures qu’il a tiré des anciennes traditions de ce pays, sont aussi appuyées sur l’histoire des Brachmanes ; ceux-cy prétendent que dans l’ancien temps, leurs ancêtres qui étaient Scuthi, des scythes errans, habiterent les isles Britaniques qu’ils appellent Tricatachel, ou la montagne des trois Pics. D’après cette relation, il paraitrait qu’ils placent dans l’Irlande, qu’ils appellent Suvarna, la place d’expiation des ames, et ils lui donnent le nom de Dirgha prononcé Dirgh, dont ils font des descriptions épouvantables, à-peu-près pareilles à celles decrites par Mathieu Paris, dans l’isle du lac Dearg. Si l’on joint à ces détails l’analogie des langues orientales et surtout du Shanscrit, avec l’ancien Irlandais, on peut à peine douter de la source commune, qui a produit les habitans de pays aussi éloignés.

Si le but de ces recherches ingénieuses, ne tenait qu’au petit orgueil de faire sortir les habitans d’un coin de terre, de peuples anciens situés au bout du monde : elles pourraient peutêtre être regardées avec assez d’indifférence : mais elles ouvrent un nouveau champ à l’histoire en traçant la marche d’une des branches de la grande famille des hommes, et sert à joindre les anneaux de la chaine qui unit toutes les Nations du Globe. Dans ce sens, leur étude aggrandit les lumieres et nous améne à la connaissance plus intime de ces Peuples Primitifs, les peres du Genre humain, qui du centre