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Des rives d’Albion, fraichement débarqué
Jacques Rost-beef promenait en Irlande
Son spleen, sa morgue et le mépris marqué
Qu’il montre trop souvent, sans qu’on le lui demande.
Après maints tours enfin, il arrive en bâillant
Dans une auberge, où craignant la famine
Son premier soin fut de voir la cuisine.
G.. d d . . n ! tout lui deplut . . . tout était dégoûtant
Sale, choquant, horrible : il dit dans sa colere,
Qu’on ne pouvait manger qu’en Angleterre.

Pendant que son œil mécontent
Vèrs le plancher se promène en silence,
Dans l’espoir d’y trouver un peu de lard bien rance
Qu’il aime infiniment.
Vèrs lui le chien fit avec violence
Précipitér certain bon compagnon,
Vulgairement connu sous le nom de cochon.
De tout pauvre Irlandais ami bien veritable
Que l’on voit sur son lit mais jamais sur sa table.
À ce choc imprévu Rost-beef épouvante.
S’emeut, jure, chancelle et tombe de côté . . .

C’est ainsi qu’autrefois, le Maitre du Tonnerre
Foudroya les Titans les enfans de la Terre.

Plus fier encore qu’eux, le dédaigneux Breton,
Plein d’un noble courroux s’arme d’un gros bâton :
Puis sans ménagement frappant sur homme et bête
Au fils ainé du Monstre il a cassé la tête ....

Aux accens douloureux de ce pere épérdu,