Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/324

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il se désunit d’avec moi, d’une maniere assez prompte ; il fit semblant de s’arrêter au coin du chemin et je ne le vis plus.

Dundalk est une assez jolie petite ville, située dans une plaine charmante sur le bord de la mer, près le pied des montagnes de Newry. C’était un jour de foire, il y avait des patrouilles dans le marché, il paraissait cependant y régner assez de confiance. L’idée que plus loin j’irais des pays que je venais de quitter, moins je trouverais cet air épouvanté d’un côte et défiant de l’autre, me fit partir sur le champ. Je passai par Castle Belingham et ne m’arrêtai qu’à Dunleer, ce qui faisait une journée passable de 25 milles Irlandais. Il ne m’arriva pas grand chose, parce que je ne me souciais pas de rien éxaminer de trop près et je n’éxaminais pas, parce que j’allais trop vite.

Je remarquai à Dunleer, que ce n’était point la toile que l’on blanchissait, mais le fil crud. Le linge n’est pas si blanc que lorsqu’il a passé par les moulins du Nord, mais il doit certainement être plus durable, car le frottement des moulins est bien violent.

Il y avait dans l’auberge ou je m’arrêtai, qui était rééllement fort bonne, un gros Anglais dégouté, qui ne trouvait rien de bon. Il tempêtait et regrettait en jurant, les Roast Beef et les plumb puddings de la vieille Angleterre. Il me rappella cette petite histoire bien connue, dans l’isle de St. Patrice et qui fait assez d’honneur à l’esprit subtil d’un de ses enfans.