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absolument impossible que cela ne soit pas dans des cas pareils. J’ai cru remarquer que le paysan ne faisait tant de difficultés pour remettre ses armes, dans certains cas, que parce qu’il en regrettait la valeur intrinséque : si on eut offert de lui en payer le prix où même la moitié, je crois qu’il n’eut pas, à beaucoup près, fait la même cérémonie.

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LA PEINE DU TALLION, conte, ― DROGHEDA ― BATAILLE DE

LA BOYNE ― SLAINE ― RETOUR A DUBLIN.



JE me vis avec beaucoup de plaisir de l’autre côte des montagnes : ma situation au milieu de ce fracas, était au fait fort désagréable. Si je me présentais à un homme attaché au gouvernement, le nom de Français lui était suspect : si j’allais chez un d’une opinion contraire, ce qui était fort rare, il ne savait d’abord sur quel pied me recevoir et lorsqu’il avait vu mes passeports, il me faisait l’honneur de me croire employé par le gouvernement, pour éxaminer la conduite des mécontens et les inquiéter après. Il y eut un certain homme, avec qui je causais sur le chemin, qui me tint certains propos d’union d’une maniere très secrette : comme la dessus je lui donnai le bon conseil, de prendre garde à qui il parlait avant de s’ouvrir de la sorte ; je vis ses yeux étinceler, et peut-être que sans le dedans de mon parapluie, dont je lui fis voir l’invention, comme par maniere d’acquit, il aurait uni son gourdin avec mes oreilles : au lieu de cela,