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entièrement politiques. Quelques tems avant mon arrivée le militaire avait usé de rigueur, et malheureusement une fois un peu trop légèrement, sur de faux avis ; il y eut dans cette occasion dixhuit hommes de tués. Quelques gens vinrent rapporter à la ville, qu’une troupe d’united s’était retirée dans un petit bois, avait commis quelques déprédations, et attaqué les volontaires du corps de milice. Sur cet avis les troupes monterent à cheval et en se rendant à l’endroit qu’on leur avait indiqué, elles saccagerent plusieurs maisons et fusillerent plusieurs malheureux qu’elles virent s’enfuir devant elles. Le rassemblement du bois, était de la même espèce de gens, que la peur y avait fait chercher asyle sans arme, ni provision ; avant, que ce ne fut su, il y en avait eu dixhuit de fusillés.

Le régiment de cavalerie qui était alors à Newry, était Gallois, et un corps nouvellement levé. Lorsqu’il passat en Irlande, les cavaliers y vinrent avec les préjugés Anglais, s’imaginant trouver les Irlandais à demi sauvages et de plus dans un état complet d’insurrection ; en conséquence, ils débarquerent comme dans un pays ennemi et dans le commencement surtout, se rendirent fort redoutables aux habitans. Je conviens avec tout cela, que la terreur qu’ils ont inspiré, n’a pas laisse dans bien des cas, d’être très utiles et je ne doute pas, que les habitans de Newry ne se rappellent longtemps des anciens Bretons.

Je quittai bientôt ce pays et quoique j’y reçus quelque politesse, ce fut avec plaisir, car j’abhorre ces querelles ; Mr. Pitt et Mr. Fox m’avaient déjà tourmenté tout l’hiver, et