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fait dans une autre partie de l’isle ; si je n’eusse été informé des troubles nocturnes, j’aurais crù le pays dans la paix la plus profonde : je trouvai même un car qui s’en retournait à vide à Newry : le conducteur m’offrit de m’asseoir dessus : il me dit que son métier était de transporter des effets d’un bout du Royaume à l’autre, et qu’il venait de Westport à présent. Lorsque ce bon humain apperçut le clocher de Newry ; il ôta son chapeau et cria huzza, " voila, " me dit il, plus de quinze jours que j’ai quitté mes parens, it revives me to see the steeple of my place ! " ... je ne pus m’empêcher de penser, qu’il était effectivement bien heureux . . . . .

Lorsque nous approchâmes de la ville, suivant leur usage, il me demanda mon nom et de quel pays j’étais ? comme à mon ordinaire aussi, pour éviter plus de questions, je lui dis que j’étais Écossais, et que je m’appellais Mac Tocnaye.

Newry est située au milieu de hautes montages et cependant jouit de tous les avantages de la plaine : la mer n’est qu’à trois où quatre milles et les vaisseaux y remontent aisément par l’embouchure de la riviere et du canal, qui va de là se joindre au lac Neagh. Il s’y fait ordinairement un commerce considérable en toiles, mais les troubles l’avaient rendu bien languissant. *


  • L’année d’avant les troubles en 1794, un Marchand à Newry, à vendu à ma connaissance, pour plus de quatre vingt mille livres sterlings de toile et a fait dessus un profit de trente milles livres Sterlings.

Les divisions ici, n’avaient presqu’aucun rapport à celles d’Armagh : elles ressemblaient assez à celles de Belfast et étaient