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qu’il fut. C’était fort beau à lui, mais on doit sentir qu’il fallait qu’il eut une grande force en main, pour faire taire les mutins, car autrement les deux partis, eussent fort bien pu se joindre contre lui. Quoique des divisions pareilles soyent certainement un grand malheur ; cependant dans certaines circonstances, elles peuvent sauver un état lorsqu’un gouvernement habile fait les ménager adroitement et se servir des animosités particulieres, pour tenir tous les partis en bride les uns par les autres et les empêcher de se réunir contre lui.

Quoique je n’aye pas entendu dire, que les Orange Men ayent cette fois, mis en usage les menaces de Connaught où l’Enfer : on voyait cependant que leur premier mobile, de faire déguerpir les Catholiques, était toujours celui qui les dominait ; mais la maniere était moins terrible ainsi qu’on le va voir, Le commerce étant alors très languissant dans le Nord et les ouvriers restans sans travail et exposés de plus à la fureur de leurs énnemis : on fit adroitement circuler parmi les paysans, une vieille prophétie de St. JholmColumb, qui declare aux fidéles, " qu’un tems viendra, ou la guerre et la famine dertuiront dans cette partie tous ceux qui n’auront pas embrassé les nouvelles erreurs ; mais, " ajoute la prophétie, " le massacre ne s’étendra pas au delà du Shannon, où au contraire les fidéles prospereront. "

On ajoutait à cela, que tout était à fort bon marché du côté de Limerick, de Galway et de Westport et que les ouvriers y trouvaient autant d’ouvrages qu’ils pouvaient en désirer et étaient bien payés. Ces bonnes gens, qui sont bien après