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different eclatterent dans les comtés voisins. Ceux d’Armagh étaient rééllement une guerre de religion, ceux des Comtés de Down, d’Antrim et de Londonderry prirent pour prétéxte la réforme du parlement et affecterent de parler avec indifférence de toutes les religions : on vit les même hommes qui dans certains cas, avaient usé les cruautés les plus barbares sur leurs compatriotes, sous des prétéxtes religieux, affecter sous le nom d’United Irishmen de dire que toutes les religions étaient égalles, ou plutôt parurent ne croire à aucune.

Ils s’assemblerent, se donnerent des chefs, firent hautement profession de républicanisme, et declarèrent qu’ils n’attendaient que le débarquement des Français pour les joindre.

Il est certain que ce nouvel esprit de dissention, en jettant du ridicule et en traitant avec mépris les troubles d’Armagh, avait en grande partie, réussi à les appaiser. Mais ces nouvelles idées, par leur rapport immédiat avec la révolution de France, pouvaient devenir beaucoup plus dangereuses que les premieres ; on a vu les excès condamnables auxquels les united se sont portés. J’ai fait mention de quelques uns avant le moment où je passai en Écosse. J’étais cependant bien convaincu alors, par la connaissance que j’avais des gens de ce pays, que cette frénésie s’appaiserait et qu’à moins d’une invasion puissante, il n’y avait absolument rien à craindre, pour la sureté du gouvernement.

Telle était la situation du pays, lorsque je le quittai pour passer en Écosse. Peutètre à mon retour, l’eussai-je trouvé dans le même état et y serait-il encore, si l’apparition de la flotte Française dans la baye de Bantry, n’eut ouvert les