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enfin, augmenterent leur audace et se formant en corps militaires, ils se donnerent le nom d’Oranges Boys, comme se disant partisans du prince d’Orange (le Roy Guillaume) et de la révolution. Les autres s’appellerent assez justement Defenders *, puis qu’il est vrai qu’ils ne penserent d’abord qu’à se défendre. Les Orange Boys avaient toute espèce d’avantage sur leurs adversaires, ils étaient armés et les autres ne l’étaient pas. Ils en vinrent au point d’écrire à ceux des Defenders dont ils voulaient se défaire, " Pierre, ou Jacques, vous avez tant de temps pour vendre vos effets et vous retirer dans Connaught, où l’on vous enverra à tous les diables. " Plusieurs dédaignerent de se soumettre à cet ordre barbare : pendant la nuit on coupait les piliers de leur cabane et on les étouffait sous les ruines, où bien l’on tirait tout à coup une douzaine de coups de fusil sur l’endroit ou on les savait endormis. Ces horreurs engagerent les Defenders à commettre des excès non moins cruels. Ces atrocités ne furent pas réprimeés avec la vigueur nécéssaire pour les faire cesser, on ne semblait pas y faire beaucoup d’attention. Les familles tranquilles des deux religions, effrayées de ces désordres, s’empressaient de vendre leurs effets à perte et se retiraient dans la province de Connaught, où j’en ai vu un bon nombre recueillies par le Col. Martin et Lord Altamont.


  • Les Mécontens des Comtés voisins, ont joint, l’hyver passé, le nom de Defenders à celui d’United Irishmen : cela a naturéllement induit beaucoup de personnes en erreur ; mais, à ma connaissance, ils n’ont aucun» rapport, avec ceux d’Armagh.

Lorsque les choses en étaient arrivées à ce point de fureur, il est fort singulier que des troubles d’un genre tout à fait