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dans une dispute particuliere où la politique n’avait rien à faire : la maison d’une bonne femme avait certainement été racked, comme ils le disent, par quelques homme armés mais c’est tout ce que l’on en put scavoir.

Je crois devoir placer ici le peu d’information que j’ai eu, au sujet des troubles qui désolent ce beau pays, depuis si longtemps. La querelle des Catholiques et des Protestans de ce Comté a d’abord commencé par une dispute particuliere entre deux paysans, dans une foire. L’un d’eux était Catholique et l’autre Protestant : il y eut pendant la bataille quelques mots imprudens de lachés d’une part et de l’autre, et bientôt, ainsi que c’est malheureusement l’usage dans la plupart des foires, les amis des deux combattans prirent parti pour eux et commencerent à se battre à grands coups de bâton. Ce jour la, les Protestans eurent le dessous, mais à une autre foire ils prirent leur revenge, ils tomberent aves des armes sur les Catholiques et il y en eut beaucoup de tués.

L’animosité entre les partis se manifesta pendant longtemps, sans que le gouvernement parut s’en inquiéter. A la fin cependant, les Magistrats, quoique avec assez peu de vigueur, commencerent quelques procédures : on mit d’abord à exécution cette partie de la loi, qui défendait alors à tout Catholique d’avoir des armes. Il s’en suivit que comme on ne pouvait désarmer les autres, les premiers furent entièrement à la mercy de ceux-cy.

On m’a assuré aussi, qu’il y eut quelques personnes qui crurent devoir ménager les Protestans pour ne pas perdre leur voix dans les élections au parlement. Ces ménagemens