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semblerent très effrayés : j’entrai dans une où deux cabanes pour me reposer ; ils m’offrirent, il est sur, ce qu’ils avaient comme à l’ordinaire, mais ce n’était pas du même air qu’auparavant, et enfin près de la ville, une bonne femme me dit, " vous semblez venir de loin, mon cher Monsieur, je souhaite fort que votre parapluie et surtout le cordon, ne vous fasse pas recevoir plus mal. " Je ris d’abord de l’idée de la bonne femme, mais ensuite la refléxion me fit sentir, que puisqu’elle avait remarquée que mon parapluie était verdatre et le cordon d’un verd de feuilles, quelques soldats pourraient aussi le faire, et que dans tous les cas, il ferait fort désagréable d’être exposé à une scène, pour une niaiserie pareille et je coupai le cordon verd de mon parapluie.

J’entrai donc dans la ville de St. Patrice, et je fus sur le champ lui rendre mes devoirs dans son Eglise Métropolitaine. Les fondemens en furent dit-on jettés par le saint lui même et sur les ruines d’un établissement des Druides ; l’histoire rapporte qu’il eut dans cet endroit une vive querelle avec eux, en présence du grand Monarque qui était alors Roi de l’Ultonie et qu’ayant réussi à le convaincre, il le baptiza avec toute sa cour, et envoya ensuite des Missionaires dans les autres Royaumes de l’isle. L’ancienne Cathédrale a été detruite et brulée plusieurs fois et à toujours été rebâtie sur le même emplacement.

La ville était réduite au misérable état d’une petite bourgade, mais le dernier Archevêque, le révérend Robertson, s’étant trouvé être un homme instruit, ami du bien public, libéral et sans famille s’est plù à l’émbéllir, et à l’augmenter,