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pas illuminés, et d’un grand nombre qui l’avaient fait ; ils allerent dans les cours les plus reculées et briserent jusqu’aux fenêtres des lieux privés et les dessus de porte. Ils prirent leurs officiers et les porterent en triomphe sur leurs épaules. Les hurlemens qui partaient du noyau principal des soldats, et les huzza perpétuels avaient rééllement quelque chose d’effrayant. Trois semaines avant, c’était le peuple qui faisait le tapage et qui s’assemblait tumultueusement : s’il faut que je le dise, une foule de soldats, où une foule de peuple, ne valent gueres mieux l’une que l’autre : cependant dans ce dernier cas, lorsque les officiers ont leurs soldats dans la main, c’est moins dangereux, et par la terreur qu’ils inspirent, (qui au fait n’est que du bruit) ils peuvent arrêter les excès, auxquels la populace pourrait se porter.

Je n’imagine pas que les gens de Belfast, oublient de longtemps l’épouvante dans laquelle je les ai vu ; le Général Lake cependant, courut les rues toute cette nuit et fit arrêter quelques soldats qui faisaient trop de train. Il les fit aussi disperser, lorsque le temps fixé pour l’illumination eut été passé. Ce tapage paraissait si drôle aux soldats qu’ils auraient été fort aises que cela put recommencer ; on fit même courir le bruit dans la ville qu’il y aurait le lendemain une autre illumination. Dans tous pays, les soldats sont enchantés d’une occasion de faire du tapage, playes et blosses c’est tout ce qu’ils demandent et il ne fallait pas moins que l’activité du Général Lake, pour les empêcher de trop passer les bornes.