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fus acceuilli avec la même hospitalité que je l’avais été à mon premier passage par Mr. Smith. Quoique le comté fut out of the King’s peace, il me sembla que tout le monde était fort tranquille.

Pendant les deux où trois jours que j’y passai, je m’apperçus d’une coutume qui m’avait echappé. Malgré la facilité des mariages, puisqu’un seul mot peut le rendre valide ; il se fait cependant des batards en Écosse. Le Ministre de Port Patrick, un saint homme de dieu, ne pouvant châtier les parties coupables comme elles le méritent, fait passer le châtiment sur le malheureux fruit de leurs œuvres diaboliques, et lui refuse absolument le Baptême. Les parens cependant, quoique grands pécheurs, ne le sont pas assez pour priver leurs enfants de cette régénération spirituelle, dont au fait ils ont peutêtre plus besoin que d’autres ; ils les font passer en Irlande, où ils n’ont pas de peine à trouver un Ministre Anglican plus raisonnable.

D’un autre côté, le Ministre Anglican répugne extrêmement à marier des gens qu’il ne connait pas et éxige la formalité des bans, &c. &c. pour éviter toute cérémonie, les gens passent en Écosse et si le fils et la mere, le pere et la fille se présentaient au Ministre de Port Patrick ; il ne leur ferait pas même une question et leur dirait bientôt, you men and women I declare you maried. Dans le fait son refus ne servirait à rien, car en Écosse, comme je l’ai déja dit dans le second volume p. 316, un mot devant témoins, même en plaisantant, une lettre gaie, suffisent pour rendre le mariage