Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelque établissement, pour occuper les enfans de leur voisinage ; je me suis permis de questionner Mr. Dale sur la maniere dont on pourrait se servir de ses plans en petit. Il m’a bien assuré que c’était impraticable et que la meilleure maniere d’employer les enfans du pauvre en filant le cotton, était tout bonnement, pour un simple particulier, de suivre l’ancienne méthode, a moins d’en pouvoir rassembler un grand nombre et de faire de leur travail sa seule affaire. On ne saurait former le plus petit établissement de ce genre à moins de sept à huit mille livres sterlings ; celui des moulins de Lanark en a couté plus de cent mille.

La chute de la Clyde est à deux milles de ces moulins : on y arrive par une promenade charmante coupée dans un bois, qui se trouve dans le parc de Lady Ross, — J’ai vu des chûtes d’eau beaucoup plus considérables, mais jamais d’aussi romanesque. En m’y rendant, je trouvai une petite clef : " Oh ! vous serez heureux, me dit mon conducteur, that is the sign of good luck. " " Good or bad lui répondis-je, it is certainly the sign of a lock."

En revenant à Glasgow, mes compagnons de voyage m’accablerent, à la mode de cette bonne ville, de leur Money, Bank, Cotton, Goods, Bills, sans commisération : j’avais beau boucher mes oreilles, Money, Money, y entrait toujours : si au lieu de prendre ce chemin là, il se fut rendu dans ma poche, peutêtre aurais je pu m’y accoutumer à la longue.

Je fus encore passer deux ou trois jours charmans chez Mr. Oswald à Scotstown. Je puis dire sans vanité que j’ai bien profité de mon émigration, il n’est pas de coin en