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remplit sa botte * d’un torrent d’eau bouillante. On peut aisément juger de la fureur, que la douleur causa au brave homme : " tues moi si tu veus " lui dit sa Femme, " mais je n’ai trouvé que ce moyen de te sauver de la rage des deux partis. Qui, pourrait trouver mauvais que tu ne te montras pas, puisque j’espere, que d’ici à longtemps, tu ne saurais bouger "… Il y a bien des gens, qui ne seraient pas très fachés, d’avoir été echaudés de la sorte.


  • Une botte à chaudron, comme on les portait alors.

Les tremblemens de terre accompagnés d’un bruit souterrain, se faisaient toujours sentir de temps en temps près du Camp Romain d’Ardoch, a peu près comme je l’ai decrit page 232 du second volume. Ce phénomène devrait bien exciter l’attention des savans dans ce pays et les engager à s’occupper d’en découvrir la cause : j’en ai moimême ressenti la seousse dans les montagnes du voisinage ; l’eau des lacs est tres visiblement agitée pendant qu’elle a lieu : il est aussi plusieurs fois arrivé, qu’elle a baissé ou haussé de plusieurs pieds dans le même temps. J’ai souvent souhaité pour le pays, qu’un beau Volcan vint tout-à-coup à paraitre au milieu de ces montagnes désertes : il y attirerait les curieux de toute la terre.

Les habitans des montagnes sont réputés avoir une petite maladie, que par politesse on appelle violon Écossais, (Scotch Fiddle.} Un de leur Roy, qui vraisemblablement en savait jouer l’appréciait à tel point, qu’il prétendait que c’était une jouissance trop grande pour un sujet de se frotter le dos contre une pierre : je dois dire que je n’ai pas vu beaucoup plus de ces instrumens de musique en Écosse