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moi-même, chose étrange, un Procureur honnête-homme, edifier ses clients sur la morale de l’Evangile.

Je m’étonne fort, que les Ministres ne découragent pas cette methode, car c’est leur oter le pain : si par malheur pour eux, le peuple venait à s’appercevoir que l’on peut avoir un sermon de six à sept heures sans qu’ils s’en mêlent, et pour rien c’en serait fait des bénéfices, en Écosse au moins ou c’est l’audience qui paye ; mais enfin puisqu’il y avait des ministres dans les volontaires, il pouvait bien y avoir des volontaires dans la chaire.

On observait toujours le Dimanche avec la même régularité, c’est a dire que les dames le passaient au sermon et les hommes à leur bouteille : j’ai connu un ministre qui faisait sa barbe le samedy, parce que c’est un travail que l’on répugne à faire le dimanche. Il est fort heureux qu’il ne crut pas un travail de mettre ses culottes. Il n’y a pas longtemps qu’il y eut une ordonnance rendue pour empêcher les perruquiers de coëffer leur pratiques ce jour la. Cependant on ne dit rien aux porteurs de chaises, aux Fiacres, ni aux Cuisiniers, &c.

J’ai entendu dire qu’il y a une vingtaine d’années un Ministre enthousiaste, fit le voyage de Rome, dans la louable intention de convertir le Pape au Presbitérianisme. Lorsqu’à un certain moment le Pape leva ses doigts bénis et que l’audience se prosterna pour recevoir la bénédiction, au lieu d’en faire autant ; il s’écria en fureur, abomination de l’abomination ! voila la prostituée de Babylone prête à consommer son œuvre d’iniquité.