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qui s’était emparé de nos gens à la formation de la Milice Nationale, quoique dans un sens different. Quelques gens m’ont souvent parlé de m’enroler dans les volontaires, j’avais beau dire que lorsque j’étais venu dans la grande Bretagne et en Écosse, c’était pour me soumettre à la police et non pour la faire, pour être protégé et non pour protéger moi-même ; ces raisons ne semblaient point bonnes ; on voulait absolument que je prisse parti, et on me reprochait sérieusement, d’avoir l’abomination de manger sans remords ni conscience, le bon diner des partisans de l’Opposition, avec tout autant d’appétit que celui des partisans du Ministere.

A moins d’avoir été dans la grande Bretagne dans un moment d’orage, il est impossible d’imaginer l’animosité avec laquelle les deux partis défendent leurs deux patrons. L’un a fait tout le mal, l’autre seul peut le réparer : si le Roi s’avisait de choisir quelqu’un autre que ces deux mortels précieux, je ne serais pas très étonné de voir les deux partis se réunir contre lui, et peutêtre même feraient ils une révolution .... si le nouveau premier, n’avait en ses mains le pouvoir de se gagner une majorité.

Ce n’est pas pour les Principes des Ministres que les gens se tracassent tellement, c’est tout simplement pour leurs personnes ; parce qu’on en a reçu quelques faveurs ou qu’on espere en recevoir. Il y a bien des gens aussi qui n’ont pas la moindre idée d’intéret, et sont quelques fois aussi violens que les autres, mais c’est rare. C’est le plus grand homme qui ait jamais été à la tête de la nation, disent les uns, pendant que les autres s’écrient, Oh ! le Monstre, le