Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

malgré les mouchoirs et du soin c’est tout ce que je pus faire de ne pas geler. Passant la nuit à Cathcart chez le Rd. Dowr, j’arrivai à Glasgow, où j’avais déjà été dans ma promenade Écossaise : j’en admirai la beauté autant et plus que j’avais fait à mon premier passage, et je revis avec plaisir les personnes qui m’y avaient accueillis, entre-autres la famille de Mr. Oswald chez qui je fus me présenter à Scotstown. Il n’est que juste de reconnaitre, que sans les bontés que lui et sa famille ont eu pour moi l’intéret passif que bien des gens m’avait témoigné a Edimbourg et ailleurs ne m’eut jamais mis à même de me tirer d’affaire. J’en reçus encore dans cette ville un nouveau témoignage d’amitié : voyant que la gelée continuait, je fis ferrer à glace mon pauvre compagnon de voyage : le Maréchal le piqua d’une maniere terrible ; ne sachant qu’en faire, la dépense à l’auberge étant très considérable, mon intention était de le laisser la, sans m’en plus embarrasser. J’en parlai à Mr. Alex. Oswald qui vint le voir et après l’avoir éxaminé, il me demanda ce qu’il valait : je lui dis, que blessé comme il était, il ne valait rien. Dans la situation ou il est, me dit il, would twelve guineas swit you ? " they would swit me perfectly well, répondis-je et le marché fut fait. Cette maniere franche et noble d’agir, m’a souvent fait désirer que mon pauvre bucephale, devint entre ses mains le meilleur coursier de l’Arabie.

Il me semble en vérité, que j’ai plus de plaisir a reconnaitre un bienfait, qu’à me moquer d’une impertinence : on peut quelques fois me trouver, mordant peutêtre ; on ne me trouvera pas ingrat.