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de Fair Head et, malgré la violente gelée et que je fusse obligé de conduire mon cheval par la bride à cause du verglas je prenais un plaisir singulier à les considérer . . . il est beaucoup de gens qui dans pareil cas, en trouveraient davantage à être au coin du feu.

Je traversai la jolie ville d’Ayr en payant des barrieres à tout pas, et m’informant de la maison de Mr. Reid à Adamton, tak the corner of the houfs, when ye’ll be to the end of the tounn, and ye will gang flrackt for it, me répondit on. Un Anglais entendant un pareil jargon pourrait s’imaginer qu’on lui parle Gréc, mais ayant déjà été deux ans en Écosse, j’entendis fort bien ce que cela voulait dire.

Un Anglais qui avait demeuré longtemps en Écosse prétendait entendre parfaitement l’Écossais. Une jeune personne assez gentille, pour qui il avait de l’attachement ayant pariée qu’elle lui dirait quelque chose qu’il ne pourrait entendre, lui dit, Ye’re a canty callen w’ll ye pree mee mou. Il ne put jamais en venir à bout et lorsqu’il sut ce que cela voulait dire ce lui fut double peine de perdre son pari et cette bonne occasion. Mais quand j’y pense, les Anglais ni les Irlandais ne sauraient entendre cette courte phrase : je ne prendrai pourtant pas la peine de l’expliquer. Mais s’ils veulent en connaitre le sens ; qu’ils disent à la premiere Écossaise qu’ils rencontreront — bonnie lassie, pree mee mou : si elle est gentille, cela fera rire et si elle ne l’est pas ils s’en rappelleront pour une autre fois.

En me rendant à Glasgow, la gelée était très violente : elle brise les pierres dit-on, ainsi je ne dus pas être étonné qu’elle fendit mes culottes d’une maniere épouvantable ;