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des volontaires et administraient le serment d’allegiance au paysans qui se présentaient. L’homme est mouton par tout : ils ont eu beaucoup de peine à avoir les dix ou douze premiers et dans les jours suivans, il s’en est présenté près de sept à huit cents.

Les paysans dans ce voisinage semblent aisés et se tiennent assez proprement ; à quelque distance, se trouve les ruines de Grey Abbey ; la maison du ministre qui semble un beau chateau est dans son enceinte. J’apperçus une source qui ressemblait fort aux saintes fontaines que j’avais vu à l’Ouest : je m’informai si les paysans y venaient quelques fois faire leur dévotion : ,mais ici les habitans sont pour la plupart, tous Presbyteriens ; on me dit cependant, que l’on croyait communément que toute personne qui avait bu de l’eau de la fontaine ne sortirait jamais de l’Irlande ; comme mon intention était de la quitter dans deux jours, je me gardai bien d’en gouter.

Je me rendis à Donaghadee, où je fus reçu par le maitre de poste Mr. Smith, dont l’assistance me fut très utille pour mon passage. La quantité de bestiaux que l’on fait passer d’ici en Écosse, est quelque chose d’incroyable ; les fermiers sont obligés de se soumettre aux impudentes impositions des patrons de gabarre qui les passent : ils ne sont point de difficulté d’éxiger vingt guinées pour un seul passage, et comme ils se tiennent tous par la main, le fermier est obligé d’en passer par où il leur plait : ainsi le passage des bêtes à corne, revient à une guinée piéce au fermier. Il me sembla que la police du pays devrait avoir établi un tariffe réglé, comme à tous