Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


A quelque distance en mer, il rencontra des vaisseaux Anglais contre lesquels il se battit. Les deux frégates françaises furent prises et luimême fut tué dans le combat.

C’est à Carrikfergus, qu’est la prison du comté, elle était alors pleine de prisonniers d’état, arrêtés pour les differens meurtres, qui avaient été commis dans le voisinage de Belfast. Je remarquai avec plaisir que la ville était fort tranquille, que l’on laissait faire entièrement à la justice et que même il n’y avait qu’une seule sentinelle à la porte de la prison.

On sait que c’est près de cette ville, que le premier roy Écossais se noya, à son retour en Irlande.

Belfast est une assez jolie ville et dans la quelle le commerce semble être très florissant. Son principal objet est a manufacture des toiles ; la salle au linge, (The Linen Hall) est d’une étendue considérable ; j’ai déja dit que c’était aux français réfugiés sous Louis XIV, que l’Irlande était redevable de ces établissemens : les maux de la France ont plus d’une fois fait du bien à ses voisins.

Par une gelée terrible qui me faisait sentir qu’il était temps de finir cette promenade, je me rendis chez Mr. Birch, près de Cumber. Les propriétaires dans cette partie, s’étaient assemblés ce jour là, pour prendre des mesures de sureté contre les mutins s’il s’en présentait. Les paysans avaient volés, quelques jours avant, les armes d’un parti de cavalerie : c’est une chose qui me passe, de voir des troupes volées de leurs armes : il n’est pas impossible que par trop