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que que ce le fut autant, que quelques gens se plaisaient à paraitre le croire : il y avait certainement eû quelques assassinats horribles de commis, dont on n’avait pu tracer les auteurs : mais ce serait une injustice, que d’en accuser la masse entière du peuple : ce n’était le crime que de quelques individus, dont les têtes exaltées ne leur permettaient pas d’en considérer l’horreur : la plupart mêmes n’ont été commis que dans la crainte de se voir dénoncer par les personnes sur qui on les commettait. J’ai vu des gens soupçonnés, d’avoir participé à ces crimes, être arrêtés sans la moindre difficulté et pour aller à la prison, traverser un marché rempli de paysans sans qu’aucuns d’eux, parut s’en inquiéter.

Je vis dans cet endroit des excès sans doute, mais plutôt ridicules que criminels. Le vicaire de la paroisse (the curate) avait été catholique pendant fort longtemps et avait été employé comme chapelain en France et en Irlande. Se voyant abandonné de ses patrons, il renonça dans le comté d’Antrim, à ce qu’on appélle les abominations de la prostituée de Babylone, et obtint sur le champ une pension de quarante livres sterlings et le premier vicariat (curacy) vacant.

Les paysans, qui jugent toujours sainement des actions et de leurs motifs, l’avaient laissé tranquille, et se contentaient de ne pas aller à son église, mais dans cette occasion s’étant montré très ardent en faveur de son vicariat, c’est du gouvernement que je voulais dire : ils l’avaient pris à grippe et ils ne se passait pas de jour qu’ils ne lui fissent quelque impertinence. On coupa la queue, les cornes et les oreilles de