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une autre affaire, j’étais sûr qu’il les avait vendu et je ne le quittais pas, qu’il ne m’en eut donné le prix.

Je fus aussi témoin, de la maniere honnête dont le roy fut reçu au parlement au commencement de 1796 ; j’avoue que la fureur de la populace me surprit etrangement : comme j’en avais vu d’à-peu-près semblable, les suites m’en semblaient effrayantes ; j’étais alors avec un vieux officier Anglais, ce n’est rien, dit il, ils seront tout aussi tranquilles après qu’avant, c’est seulement pour faire connaitre leur bon plaisir à sa majesté. Les hurlemens etaient épouvantables, et deux jeunes femmes assez jolies, effrayées de la bagarre, se jetterent toutes tremblantes entre nos bras. Après avoir éxaminé celle qui se jettat dans les miens, je l’embrassai bien cordialement ..... pour tacher de la rassurer : Quant à mon Anglais, il mit sur le champ ses deux mains dans ses poches crainte de surprise. Je pense que dans bien des cas, ceci ne ferait pas une représentation très défectueuse, de la maniere d’agir des gens des deux nations.

Je fus un jour, dans un des club politiques qui sont si nombreux à Londres ; après avoir reglé le destin de l’Europe, un des orateurs élevant la voix plus haut qu’a l’ordinaire, s’ecria : " ce Clairfait est vraiment un maitre homme, il vient de sauver l’Allemagne par la prise du Rhin," et se tournant de mon côté avec un air d’importance, " vous avez sans doute été dans ce pays là, " dit il, " ce doit être une ville terriblement fortifiée " " oui certainement, " " lui repondis je, " c’est une grande place d’eau. " Alors, l’un d’eux, après avoir ri immodérément, prenant un air sage, " je vous prie me, dit il, quel