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a eu beaucoup de peine à faire entre les rochers et la mer : la côte est toujours aussi rapide et présente le point de vue le plus extraordinaire ; le sommet du rocher est à peuprès partout couronné de basalte mêlée, mais on ne retrouve plus les piliers du Causway : la pierre à chaux qui se trouve dessous n’est pas si blanche et tire sur le gris, près de Glen-arm : cette ville n’a de remarquable que le château de la Marquise D’Antrim.

Quittant la côte, il me fallut traverser les montagnes pour entrer dans le pays et je m’arrêtai à Brushin, dont presque tous les habitans sont presbyteriens. Il ne semble pas qu’on soit chez le même peuple, la manière de parler de s’habiller même, a beaucoup plus de rapport à l’Ecosse, qu’à l’Irlande, dans les provinces de Munster ou de Conaught. Faisant une pointe un peu vigoureuse, j’arrivai sur le bord du lac où plutôt de la mer Neagh, et je fus reçu avec une bonté et une politesse vraiment remarquable à Shanes Castle chez Lord O’Neil, aux attentions de qui, je me crois très obligé.

Lough Neagh est une piéce d’eau immense, elle a dit on trente à quarante milles de long, sur quinze à vingt de large. Ce lac ne semble pas avoir toujours éxisté, il a peu de profondeur et dans bien des endroits on trouve des arbres et des racines encore dans la terre. Sa plus grande profondeur dans un seul endroit, est de 70 pieds : ce qui est à peu-près le niveau de la mer : partout ailleurs, on n’y trouve jamais plus de 42, et communément de six à douze pieds : ses eaux ont dans quelques endroits une qualité minérale dont on assure que quelque personnes se sont bien trouvées :