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mais j’imagine que c’est un remède presque aussi certain que si elle lui enfonçait dans la gorge, quelque peu de filasse enduite de poirésine.

J’arrivai enfin après un long tour à Ballycastle, où je fus reçu avec bonté par Mr. Ezékiel Boyd ; le jour même de mon arrivée, la compagnie en garnison dans cette petite ville la quittat et fut remplacée par une autre, d’un régiment Écossais : ils furent fort bien reçus par les habitans et pendant la nuit, ne vous déplaise, on leur vola toutes leurs munitions et la moitié de leurs armes . . . voler les armes et les munitions, morbleu ! J’aimerais mieux que l’on volat à mes soldats leurs culottes et leurs chemises, mais leurs armes et leurs munitions ! ... Tout ce que l’on fit dans cette occasion, fut de faire venir quelques habitans devant Mr. Boyd, qui était le juge de paix. Ils jurerent tous, les uns après les autres et sur l’évangile, qu’ils n’avaient aucune connaissance de la poudre et des armes vollées. Bonnes gens d’Irlande prenez bien garde à qui vous vous jouez, si vous vous avisiez de faire une pareille plaisanterie à quelques vieux routiers, malgré toute l’amitié possible, vos oreilles pourraient fort bien s’en ressentir.

Un jour je dirigeai ma promenade vérs Fair Head ; c’est un grand cap qui s’avance vèrs l’Ecosse et qui est la pointe, la plus au Nord de l’Irlande : les rochers s’élévent graduellement depuis près de Ballycastle et le point le plus élevé est le plus au Nord et le plus près de la mer.

La singuliere disposion des couches de pierres dans cette montagne mérite l’attention : dans l’endroit surtout, où se