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En suivant la côte, au sommet de la montagne qui est composée des mêmes matériaux que le Causway, on me fit remarquer d’un angle au dessus des précipices, les différents phénomènes de la basalte, sous toutes les figures qu’elle prend, tantôt en forme de pilier et tantôt en matiere confuse et sans ordre. Il faisait un temps superbe ; la mer venait battre le pied de ces rochers qui peuvent avoir entre quatre et cinq cents pieds d’élévation perpendiculaire : l’Ecosse et les Isles à l’Ouest de ses côtes, se découvraient au bout de l’horison, sur une mer calme et bleue. Mon cheval lui-même, semblait jouir de la beauté de la vue, il approchait sa tête du précipice et portait ensuite son œil sur l’horison avec un air d’admiration ! ceci au surplus n’est pas étonnant ; qui n’a pas vu dans bien des voyages et des Romans, les declamations affectées, de bêtes beaucoup plus stupides, sur un point de vue quelconque, où sur le clair de Lune. Je n’ai jamais rencontré de ces belles descriptions, sans tourner vingt où trente pages du livre, afin d’arriver au jour, si l’auteur parlait de la lune, où à la nuit, s’il parlait du soleil.

Je m’arrêtai dans un petit village, où je vis du monde assemblé et j’assistai au baptême d’un nouveau Né ; au Nord de l’Ecosse dans pareil cas, on fait avaller au pauvre petit malheureux, une cuiller de whilky, pour l’empêcher de crier ; ici pour la même raison, on fait fondre du beurre dans une coque d’œuf, on le mêle avec du pain et du sucre et la Nourrice en pousse quelque peu avec le doigt, dans sa gorge. Je ne saurais dire si c’est l’usage dans un autre pays,