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je refusais constamment, mais à la fin il donna ordre à son domestique de le laisser dans la maison où j’allais. Il peut souvent être agréable, d’avoir un rossinante avec qui parler sur un mauvais chemin. C’est la seconde fois, que j’aye éprouvé cet acte de bonté dans ma promenade : le premier offre, m’en fut fait par Mr. Peter Latouche : C’était le milieu de l’été : la crainte d’être indiscret, jointe à celle de ne savoir que faire du pauvre cheval, m’engagea alors à le refuser absolument ; ici la chose n’était pas tout à fait la même.

Je fus offrir mess respects au fameux ouvrage des géants * * * (j’ai oublié leur nom dans le chemin :) je m’arrêtai un moment, pour voir un vieux chateau qui appartient à la Marquise de Antrim et dans lequel les chevres seules peuvent se permettre d’entrer ; le seul passage pour un homme, est une arche large d’un pied, sans garde fou au dessus d’un précipice profond. J’observai aussi le long du chemin plusieurs carrieres où la basalte est rangée en piliers de cinq où six faces ainsi que ceux du Causway. Les côtes sont très élevées et l’on voit presque partout, dessous la basalte, une couche épaisse de pierre à chaux, blanche comme la neige et mêlée de pierre à feu, il semble que cette chaux ait été brulée et que par la suite des siecles elle ait repris ses qualités, quoiqu’en perdant sa couleur.*


  • Il est connu qu’en laissant longtemps la pierre a chaux sans en faire usage apres avoir été brulée, elle reprend ses qualités pierreuses et perd son air phlogistique, au point que pour l’employer, il faudrait la bruler encore. C’est peutêtre la, ce qui est arrivé à celle de ce pays. Voyez la chimie du Dr. Black.


Après un long circuit, j’arrivai enfin au fameux chemin