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de foire, dans laquelle, quelque coups de bâtons s’étaient distribués.

Je fus reçu avec beaucoup de bonté dans cette ville par Mr Richardson, chez qui je passai trois où quatre jours. Les paysannes à Coleraines ressemblent un jour de Dimanche aux paysannes Écossaises du côté de Montrose ; elles sont extrêmement propres et bien tenues, leurs épaules aussi sont communément couvertes d’un Manteau rouge : on ne croirait vraiment pas être dans l’Irlande.

Je me promenai un jour le long de la riviere Bane qui sort du lac Neagh, dont je parlerai après ; pour m’informer par moi-même, de l’état du pays je fis arrêter le domestique de Mr. Richardson avec les chevaux, et je m’hazardai à entrer dans une cabane, et à causer avec la famille ainsi que je le fais quand je voyage à pied ; je louai infiniment la situation du pays, et j’ajoutai qu’il était bien cruel qu’on se permit de dire que le paysan n’était pas prêt à défendre sa constitution, &c. &c. Ces bonnes gens furent fort reservés tant que je restai dans la cabane, mais lorsque m’en éloignai, je fus suivi par un jeune homme qui prit plus de confiance en moi et commença à me débiter toutes les fariboles dont le peuple se berçait en France avant la révolution : je fus vraiment_surpris d’entendre les mêmes discours d’égalité, de fraternité, et d’imposition, &c. à la fin cependant, je demandai à mon homme de quelles impositions il avait tant à se plaindre. Il nomma particuliement celles sur le vin et sur la bierre et comme je lui demandai s’il buvait jamais, de l’un où de l’autre il me répondit