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L’Evêché de Derry est un des meilleurs d’Irlande : on dit qu’il vaut douze mille livres sterlings de rente. Oh ! le bon métier, le charmant métier, que celui d’Evêque ou de Ministre Anglicans : ce sont les enfans gâtés du Bon Dieu ! riches comme des Banquiers, bon vin, bonne chere, jolies femmes, et tout cela pour leur bénédiction. Dieu les garde : Ah ! si je pouvais un jour porter moi même le philibeg * de satin noir . . . cela vaudrait mieux que d’être émigré. Lord Bristol a en outre de son Evêché une fortune de quinze à vingt mille livres sterlings de rente. C’est un homme de talent et tres instruit, mais qui a des manieres singulieres. Il voyage presque toujours dans les pays etrangers et dépense presque tout son revenu, en maisons superbes qui font beaucoup de bien dans le pays, par l’argent qu’elles coutent.


  • Les Evêques Anglicans portent pour marque de leur dignité, un petit jupon, qui ne descend qu’au genou comme les montagnards d’Ecosse, avec cette différence cependant, que je crois qu’ils ont des culottes dessous.


Il est assez singulier de remarquer, combien en Irlande la politesse est peu cérémonieuse dans les endroits publics, pendant qu’elle l’est souvent beaucoup dans les maisons particulieres. Dans l’auberge ou j’étais logé, il y avait un grand bal que je fus visiter. Lorsque le souper fut annoncé, ce ne fut pas un spectacle sans intéret pour moi, de voir toute la compagnie courir vers la table et se placer au plus vite sans attendre personne. Il arriva qu’un jour, Lady * * *, qui était la Reine du bal, ne se pressant pas assez, ne put trouver de place. La même chose m’arriva cette fois, car