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voleurs de grands chemins, qui s’étaient établis dans ces déserts et qui detroussaient les passans.

Enfin après une journée assez fatiguante, je fus me présenter le soir chez l’Evêque de Raphoe, qui me reçut avec beaucoup de bonté. Le comté de Donegall dont j’évitai de faire le tour, en passant par la coupure des montagnes et en me rendant sur le champ à Raphoe, est un pays presque aussi peu fréquenté que le Conomara : il est cependant, au dire de personnes qui le connaissent, beaucoup meilleur. L’Irlande est tres peuplée dans les bons pays, mais si l’on pouvait parvenir à disperser la population dans ces parties recullées, elle pourrait contenir et nourrir plus du double de ses habitans : cela vaudrait certainement mieux, que de les laisser émigrer en foule pour l’Amérique, ainsi qu’ils l’ont fait longtemps.

Les catholiques depuis Sligo, commencent à être bien moins nombreux ; les habitans dans cette partie, sont divisés en trois parts à-peu-près égalle. Les Anglicans, les Catholiques et les Présbyteriens. Je suivis le dimanche, le bon Evêque qui me donnait l’hospitalité et son église était pleine ; de chez l’Evêque, je fus chez le Doyen, d’où, après un jour où deux, je me rendis à Londonderry et passai près de ce bras de mer qu’on appelle Lough Swilly. C’est une baye très considérable, très profonde et très sûre presque partout ; mais le pays sur les côtes est un peu sauvage et c’est vraisemblablement ce qui engagea la compagnie Anglaise, qui vint de Londres sous le regne de la Reine Elizabeth, à s’établir à