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le Dieu Suprême, que le capitaine Pike decouvrit dans un temple Gentou, dans l’isle d’Eléphanta aux Indes : il est sùr qu’elle ressemble fort à celle qu’il donne aussi de celle dediée à Muidhr, dans l’isle Murry. Les deux pierres sont taillées en cône, et l’une comme l’autre sont entourées d’un cercle pour prévenir toute profanation et sont placées dans des isles pour le même dessein.

Les premiers missionaires Chrétiens, qui croyaient devoir profiter des préjugés et des coutumes des peuples pour leur faire adopter plus aisément la foi, bâtirent deux chapelles, dans l’enceinte de ce temple dediées l’une à St. Molase et l’autre à St. Colum, et furent ainsi approprier au christianisme, les rîtes et les dévotions qu’ils ne croyaient pas être capables de détruire.

Les harengs fréquentaient autrefois cette baye et les côtes au Nord de Donegal : feu Mr. Burton Connymgham, qui était toujours prêt à faire des entreprises qu’il croyait pouvoir être utiles à son pays, dépensa trente mille livres sterlings de sa fortune et vingt mille du gouvernement à faire sur côtes des établissemens considérables pour la pêcherie ; bâtit même une petite ville dans une isle, pour recevoir les pêcheurs : mais les harengs furent, avec juste raison, tellement effrayés d« ces préparatifs immenses, qui semblaient menacer leur race, d’une entiere destruction, qu’ils se sont évadés au plus vite et n’ont pas reparus depuis : de sorte ces magazins, la ville et tous les établissemens, restent sans habitans dans un pays désert, où il ne va jamais personne. C’est risible à présent, mais il ne faut pas oublier que son