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presqu’entièrement le lac inférieur. Cette opération est d’autant plus facile à Belleek, que la riviere forme avant de s’y précipiter une large nappe d’eau : l’on pourrait forcer son cours d’un côté de la cascade pendant qu’on travaillerait l’autre, couvert par une digue.

On m’objèctera que le lac est superbe et bien d’autres belles choses ; je n’aurais jamais imaginé que les Irlandais fussent de tels amateurs d’eau. Qu’ils n’ayent pas peur, ils en auront toujours assez, mais j’avoue quant à moi, que des prairies et des champs fertiles me plaisent davantage que le plus beau bras de mer de l’univers.

Je fus reçus à Ballyshannon par Mr. Gamble ; cette ville est un petit port de mer peu fréquenté dans la baye de Donegale ; elle est située à la derniere cascade de la riviere qui sort du lac Earn et qui tombe de quinze à vingt pieds perpendiculairement dans la mer ; il y a un côté où la chute n’est pas si rapide et où il est curieux de voir les efforts des saumons pour vaincre le courant ; on en prend une quantité prodigieuse au sommet et il y en a fort peu qui puissent arriver jusqu’au lac.

A une quinzaine de milles en mer à l’entrée de la baye, est une isle nommée Innis Murry, fameuse par les ruines de caves expiatoires et la pierre du soleilMuidhr qui a donné le nom à cette isle. Le général Vallancey prétend que ce Muidhr est le Mithra des persans et le Mahody des Gentous : il en tire des conclusions qui semblent assez fondées, pour prouver l’origine à laquelle les traditions Irlandaises prétendent. Il donne l’estampe de la pierre dédié à Mahody, ou