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d’Evêché ; elle rapporte à-peu-près deux mille livres sterlings de rente ; on doit sentir que c’est un moyen, sùr de ne point avoir d’Ecolle, que de donner deux mille livres sterlings au Maitre ; c’est aussi l’effet que cela a produit à Enniskillen. Cependant la personne qui occupe cette place à présent, le Dr. Stock, (chez qui j’ai passe les deux jours que j’ai été à Enniskillen,) est un homme très instruit et qui a en outre de douze ou quinze enfans à lui, cinq ou six nièces ou neveux qu’il éléve lui même, sept à huit pensionnaires à cent guinées par an. J’ai peu vu de maisons, où il régnait tant d’ordre au milieu de tant d’enfans, mais aussi je n’a jamais vu un tél maitre d’Ecolle.

Je quittai enfin la maison hospitaliere du Docteur Stock, et suivant les bords Romanesques et escarpés dans quelques endroits de la partie inférieure du lac Earne, qui ressemble à une mer. Je m’arrêtai à Beleek, où se trouve la premiere cataracte dans la riviere qui en sort. Elle est à environ trois milles du lac ; jusques là, la riviere qui en sort, semble à peine avoir un courant et il me parait que l’eau est à peu prés au même niveau que dans le lac ; elle tombe ici tout-à-coup, dans un espace de cent pas, de plus de soixante pieds : la premiere chute peut être de douze où quinze.

Je ne parle point de rendre cette riviere navigable, parce que de là à la mer, qui n’est qu’à quatre milles, elle est presque partout un torrent furieux : mais on avait commencé à faire un canal : près de la moitié des frais sont déjà faits ; n’est il pas honteux de l’avoir abandonné. Ensuite n’est il pas évident qu’en enlevant la premiere cataracte, on déssécherait