Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la porte, qui n’est guères que dix à douze pieds, au dessus du niveau de la terre. J’ai déja dit que des gens ingénieux, se sont donnés bien de la peine pour savoir de quelle maniere on pouvait parvenir au sommet de ces tours ; la simple inspection. de l’intérieur suffit pour en donner une idée. On voit quatre ou cinq pierres d’attente : d’étage en étage il est évident qu’elles devaient supporter des solivaux sur lesquels on avait formé un plancher ; il y a plusieurs clochers sur le continent, au sommet desquels, on monte de cette maniere. Au surplus cela m’est assez égal et je serais faché d’ôter aux antiquaires le plaisir de rêver. Les ruines de cette isle ont le caractere de celles de l’Est de l’Irlande, elles sont plus petites que celles des provinces de Munster ou de Connaught, et n’ont pas été bâtie dans le même gout ; il y a ici, une chapelle voutée, qui ressemble à celle que l’on appelle à Glandalogh la cuisine de St. Cavan.

On voit dans le cimetiere un cercueil de pierre, dans lequel il est d’usage pour les habitans de s’étendre, je ne sais trop de quoi il guérit ; le miracle est qu’il accomode parfaitement toutes les tailles. Je m’y suis étendu, il est sûr qu’il m’allait fort bien ; c’est une espèce de Redingotte dont les plis n’incommodent gueres et que le tailleur est toujours sûr de couper à la mode.

Les terres du dernier Prince d’Ulster, furent confisquées et lui même fut pendu à Londres, sous le regne de la Reine Elizabeth ; on assigna alors une partie de ses domaines pour maintenir l’école publique de la ville. Par la suite, la place de maitre d’ecolle à Enniskillen, est devenu une espece