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Il parait que lorsque les corps qui furent fait prisonniers, eurent mis bas les armes, l'intention des chefs républicains n'était pas de les mettre à mort ; ils étaient plus de quinze cent, et on ne leur donna pour escorte qu'une garde de trois cents hommes ; la nuit était très obscure, et pour ne pas s'écarter ils se tinrent les uns les autres par la basque de leur habit ; plusieurs cependant se trouverent éloignés du corps principal et furent obligés de crier pendant très longtemps, avant qu'on vint les prendre. Quelques officiers républicains qui prévoyaient le sort qui les attendait, engagerent (à ce que j'ai entendu dire) plusieurs de leur connaissances à s'évader, mais les gentilshommes avaient donnés leur parole et ne voulurent pas profiter de leur bonne disposition. Ils furent à Vannes prisonniers sur parolle pendant quelque jours, mais enfin l'ordre de leur mort arriva, on fit la moquerie de faire leur procès et on les fusilla ; Quelques uns cependant, réussirent à s'échapper après leur détention et c'est d'eux, qu'on a feu les détails horribles de cette sanglante tragédie.

Il parait d'après leur récit, que les habitans de la ville et les troupes, avaient leur supplice en horreur. Les chouans étaient maitres du pays et cependant une poignée d'étrangers, (de Liégeois) ministres des volontés barbares des tigres qui les employaient, réussirent par la terreur qu'ils inspiraient, à les mettre à éxécution. C'est ainsi que les actes les plus atroces de la révolution ont été commis. Les nations de l'Europe, s'émerveillaient dans bien des occasions de la bravoure et de l'énergie du peuple de Paris ... c'était plutôt sa lacheté et sa foiblesse qui devaient les étonner. Le commun