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bois et les bords de ce lac, le sont aussi dans plusieurs endroits. Quoi qu’il n’ait pas tant de variété que celui de Killarney, il offre souvent des situations tout aussi interréssantes. Il a sept à huit milles de long : la riviere qui s’y jette, passe au milieu des montagnes de l’autre coté desquels le Shannon prend sa source. On m’a assuré qu’un canal de sept à huit milles joindrait tres aisément le lac Gilty, avec la partie du Shannon qui peut porter bateau. Ce ferait faire à bon compte, une isle de la province de Connaught et ouvrir une communication intérieure prodigieuse : je partis enfin avec le Colonel Cole et je me rendis au travèrs des montagnes, à la maison de son pere Lord Enniskillen, à Florence Court, où il me laissa pour se rendre à Dublin ; je me trouvai ainsi deux jours, seul dans un tres beau chateau. Il y a sur cette route deux lacs assez considérables qui se joignent par une petite riviere : leurs bords sont boisés et recréent la vue du voyageur, fatigué des montagnes arides qu’il vient de traverser. Je rencontrai sur le chemin un enterrement et j’observai que les femmes ne criaient point comme dans le Sud et l’Ouest de l’Irlande ; cela semblerait faire croire que le Sud et le Nord de cette isle sont habités par des peuples qui n’ont pas la même origine et effectivement ceux du Nord de l’Irlande sont beaucoup plus mélangés et sont pour la plupart originaires d’Ecosse.

Le jour même du départ du Colonel Cole, je mis à exécution le plan que j’avais formé, d’aller visiter la source de ce vénérable Partriarche parmi les Irlandais, (le Shannon) et je fus lui offrir mes respects. Je commençai mon expédition